Orange is the New Black : clap de fin

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1h du matin, Mardi soir. (ou mercredi matin à vous de voir)

Je finis la saison 7 de Orange is the New Black (que je voulais finir plus tôt d’ailleurs, mais qui a été maudit par Netflix, lorsque la saison 7 fut retirée de Netflix) dans un état dévasté sur mon canapé en pleurant toujours avec la scène de crédit qui se finit et la super musique écrite par Danielle Brooks (actrice de Taystee) qui continue, intitulée Seasons et racontant ce qui s’est passé les précedentes saisons. Je regarde le plafond et je réfléchis, puis laisse même le début de la bande annonce de La Casa De Papel se lancer seul, alors que, ce n’est pas une série que j’apprécie. Je vais sur Twitter, histoire de me plaindre que j’ai fini la série (et pareil sur Reddit) puis part dormir.

1h du matin, Mercredi soir.

Je n’ai toujours pas réalisé que la série que je suis depuis la saison 3 a atteint sa fin. Alors, pour essayer de résumer pourquoi j’aime autant la série, et peut être pour me sentir mieux à propos de la voir partir, je lance WordPress, et je me dis que peut-être deux/trois personnes aimeront lire mon article. Mais je crois que celui ci est plus pour moi. Oui, ce n’est pas forcément objectif et ce n’est pas vraiment le but de l’article. Je vais juste parler de pourquoi j’ai aimé cette série en général, avec une petite review de chaque saison, de l’actualité.. Un article un peu en vrac.

CET ARTICLE EST PONCTUE DE QUELQUES SPOILERS. Si vous voulez seulement l’avis final, je vous redirige à la dernière partie !

Petit résumé de la série, pour les deux du fond qui n’ont pas regardés. Orange is the New Black est une série commencé en 2013 et qui s’est fini cette année même. Il y a 7 saisons, tous autour des 1h par épisodes, avec environ 13 épisodes par saison. On suit l’histoire de nombreuses femmes enfermés en prison, leurs raisons d’être ici, leur vie en prison et parfois leurs vie après.

The « animals », the « animals »..

Bien que ce soit une série à propos de femmes en prison, je pense (attention, ce ne sont que des avis personnels) que c’est plus une série à propos des femmes que du complexe carcéral. Bien sur, on apprends des choses sur comment une prison est géré, que ce soit les différences entre la prison à sécurité minimum et maximum, l’isolement, la différence entre l’appartenance au public et au privé (avec PolyCon et ce suuuuper personnage qu’est Linda..ahem) mais on se concentre plus sur les femmes ici. Comment elles vivent leurs expériences en prison? Arrivent-elles à rester en contact avec leur ancienne vie? Comment la prison peut elle changer une personne? Et tout plein d’autres questions qui sont répondues, au fil des saisons. Pour moi, tout les personnages ont réussis à me toucher, sans exception. On arrive toujours à avoir un aperçu de leur vie d’avant, de comprendre pourquoi elles ont finies en prison, de compatir avec elles sur les terribles événements de leurs vies.. Je suis tombé amoureux de ces femmes en prison et de voir leurs aventures. Sans prendre un seul exemple, je dirais que mes personnages préférés ne sont pas forcément centraux. Parce que voilà aussi l’avantage de Orange is the New Black : 7 saisons, ça permet de développer des choses; un peu comme un bébé quand on y pense (un bébé avec de la drogue et de la tristesse quand même) et on le voit bien. On passe d’une saison 1 qui se concentre assez sur Piper, à de nouveaux personnages qui deviennent à leurs tour centraux : Taystee/Tasha, Gloria, Daya, Pensatucky.. Et qui évoluent. On passe quand même d’une Pensatucky, à fond sur la religion, méchante, homophobe et agressive à une Pensatucky qui devient compatissante, gentille et qui essaye d’aider les autres (en particulier Suzanne et Boo), peut être meme parfois. Ces changements peuvent même parfois être négatifs, comme Daya qui passe de cette fille qui aimait dessiner, à une gérante de gang ou de Taystee, qui danse et rap dans la saison 1, à une dépression dans la saison 7.

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Que de bons souvenirs de la Penn de la saison 1…

C’est une série évolutive; on évolue et on voit les personnages grandir en même temps que nous. Si j’ai nommé cette sous partie the « animals », en plus d’être une référence à l’intro géniale, c’est aussi parce que cette série ne montre pas des prisonnières, des animaux comme le disent certains gardes de la série (qui sont d’ailleurs peu sympathiques) , mais des femmes, des mères, des amis, des soeurs..

…Trap trap trap til the cages full…

C’est aussi une série qui parle de choses que peu de séries avaient évoqués avant, surtout en termes de relation LGBT. Comme l’a dit l’actrice Laverne Cox (qui joue Sophia dans la série) c’était la première fois qu’une femme transgenre était joué aussi par une femme transgenre, ce qui est une chose que je trouve très important en termes de symbolisme et comment ce rôle a pu aider de nombreuses personnes à faire leur coming out dans la vrai vie et parle de la transition entre les genres, de à quel point cela est couteux, de comment l’entourage vit cela.. Et même sans aller dans les sujets nouveaux, de nombreuses relations lesbiennes ponctuent la série, plus ou moins importantes, avec leurs nombreux rebondissements. La série parle aussi de mouvement populaire ou d’événements comme Black Lives Matter qui aide Taystee à se défendre pendant son procès, de #MeToo (bien que traité rapidement par les autrices), d’une association pour avoir des avocats gratuits ou bien encore de « Unaccompanied » qui est une association pour aider les enfants entrés illégalement (ou non) à ne pas se faire déporter des États-Unis, pour les aider à se défendre (car comme montré dans l’épisode 11 de la Saison 7, les enfants, même très jeunes, se défendent tout seul sans même comprendre ce qu’il se passe. Une des scènes les plus poignantes de la saison..)

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Blanca et Maritza dans le centre ICE avec la couleur rose pour montrer qu’elles ont commis un crime.

Mais la saison 6 et 7 parlent encore plus de l’actualité. On y voit toutes les procédures judiciaires, comment chaque interrogation se passe et comment les personnes y sont manipulés pour que les mots qu’ils veulent viennent de leur part, mais c’est bien la saison 7 qui s’ancre le plus dans l’actualité, avec toute une intrigue autour de ICE, qui est en gros ceux qui s’occupent de l’immigration et de déporter ceux qui rentre illégalement (ou encore fois, qui ont perdu leur carte verte, qui n’ont pas de papiers)… Depuis l’élection de Donald Trump, il y a donc une explosion des centres de détention ICE avec 50 000 immigrants dans de 200 centres à but de profits. Ces centres sont dans des conditions assez horribles, avec de nombreuses prisonnières et prisonniers (pardon, « »détenues » ») qui sont coincés les uns sur les autres et qui ont du mal à accéder à des avocats gratuits, à des soins, à des téléphones.. Depuis 2015, environ 40 personnes (femmes et hommes) sont morts selon l’AILA (l’association des avocats pour l’immigration) dans les centres ICE. Et bien que la série montre un centre à peu près propre, on y voit les réalités : Des gens tristes tout du long, qui ont aussi du mal à obtenir des avocats, qui ont comme seule lueur d’espoir un oiseau dans le centre que les gardes de ICE laissent parce que « ce ne sont pas des monstres » (lol). Je dois avouer que toute l’histoire avec ICE m’a fait pleurer à chaudes larmes, parce que c’était assez traumatisant d’être confronté à la réalité. Voir Maritza se faire déporter parce qu’elle était trop gentille m’a fait mal physiquement et je me suis attaché aux personnages en quelques épisodes qui partageaient tous la dure expérience de ces centres inhumains : Karla et Shani. Elles ont des raisons de partir de leurs pays et elles ne veulent absolument pas y retourner : Shani car elle risque d’y mourir du fait qu’elle soit homosexuelle et Karla car elle est venue dans ce pays justement pour une meilleure vie pour ces enfants. Mais la fin nous montre que il est dur d’obtenir justice, les deux étant forcé de partir dans leurs pays d’origine.

…The cages full, the day is new

Ici, je ferais une review assez rapide des saisons et de pourquoi je trouve meilleure la saison 7 que les dernières saisons. Déjà voila mon classement personnel :

Sachez que ce truc m’a mis 1h.

Vous avez donc une note par saison, avec mes personnages favoris à chaque saison. Je tiens à m’expliquer, de manière chronologique :
La Saison 1 était plutôt simple, mais sa simplicité était intéressante, on y découvrait les personnages. La saison 2 était aussi très bonne, avec toute la tension autour du personnage de Vee, où on y découvrait l’histoire de Taystee que j’ai beaucoup aimé, avec une Poussey battante (j’ai failli remplacer Poussey par Miss Rosa, mais son épisode sur son histoire m’a fait tomber amoureux d’elle), elle était très intense et plein de rebondissements. J’ai trouvé la saison 3 assez bof, notamment toute l’histoire avec les culottes Whispers et le personnage de Stella qui était insupportable mais la saison se finit sur un très bon épisode final. La saison 4 est l’une des meilleures, avec les nouveaux gardes, des personnages plus nuancés et une saison quand même assez sombre (l’overdose de Soso, Blanca sur la table, l’horrible mort de Poussey) mais géniale, c’est peut-être pourquoi j’ai mal noté la saison 5 que j’ai trouvé moins puissantes, mais encore une fois avec un très bon épisode final et des moments marquants (et le personnage de Taystee qui est tout en puissance dans cette saison)… La saison 6 fut la moins intéressante pour moins, et carrément ruiné par les nouveaux personnages (et l’oubli des anciens), mais m’a fait beaucoup plus apprécier le personnage de Cindy et Gloria.

La saison 7 était incroyable et une très bonne manière de finir Orange is the New Black. Ils ont réussi à gérer la vie à l’extérieur de la prison, avec la vie assez troublée de Piper et le duo que je n’aurais pas imaginé apprécier autant qui est Caputo et Fig : Fig est d’ailleurs pleine d’humanité dans cette saison, à ses propres risques, notamment quand elle sauve une femme qui ne veut pas garder son bébé car elle s’est faite violée à la frontière. Et puis à l’intérieur de la prison, les personnages changent, évoluent.. Pour le pire ou le meilleur. On y voit Suzanne essayer de grandir et s’épanouir avec des poules (tout comme Lolly que j’étais heureux de revoir), Pennsatucky qui essaie d’évoluer en aidant Suzanne et en s’aidant elle-même (bien que la fin m’a brisé le cœur), Maria qui essaye de pardonner et qui se fait pardonner, Gloria qui aide et se met en péril pour les autres (comme Maritza) mais malheureusement tout n’est pas rose : Maritza se retrouve déporté dans un pays ou elle n’a jamais vécu, Ward perds sa position de directrice (à vrai dire, tant mieux pour elle), Karla et Shani se retrouve elles aussi déporté, Lorna sombre dû à la perte de son bébé et Red est atteinte de démence. Ça et le combo avec TOUT ce qui se passe dans le centre de détention et vous obtenez une saison qui me fait chialer. Puis l’épisode final avec tous les personnages qu’on voit, tous les anciens qu’on revoit… cette saison m’a marqué et reste la plus forte pour moi. Par du traitement de l’actualité, par des personnages forts face à l’adversité et par des histoires tristes.

…and everyone is waiting, waiting on you.

Qu’est-ce que serait une bonne série, sans bonne musique ? En tout cas Orange is the New Black ne trahit pas la régle, car cette série est ponctuée d’une très bonne bande son. Bien que ces musiques la sont souvent en début et en fin d’épisode; elles ponctuent toujours très bien l’ambiance. On peut déjà parler du générique qu’on a tous skippé au début, mais que maintenant on écoute en boucle et en le criant très fort (et de son très bon remix à l’épisode final très mélancolique) mais aussi des musiques réalisées par les actrices de la série, car oui, nombreuses actrices de la série chantent (et celle qui joue Maria Ruiz, fait même parti d’un groupe de métal) notamment dans l’épisode final de la saison finale ou une chanson par Danielle Brooks (l’actrice de Taystee/Tasha) est entendu à la toute fin lors des crédits (et celle ci pleure même durant sa chanson) et une chanson par Taryn Manning, l’actrice de Tucky...quand Taystee voit le diplôme de Pennsatucky. Aouch. Si vous voulez écouter et revivre les moments qui vous ont traumatisés, ou découvrir des musiques, je vous conseille des playlists toutes trouvables sur Youtube par saison ou bien le site sympathique tunefind qui vous permet de trouver toutes les musiques par épisode. Personnellement, je suis un fan de la chanson de Danielle mais mon choix pour cette saison va a la musique Hush de Trills que je trouve extrêmement approprié à la fin de l’épisode.

En dehors de la série.

Si je trouve cette série aussi géniale, c’est peut-être parce que j’ai beaucoup d’affection pour les acteurs et actrices, qui sont tous engagés dans des combats, ou qui ont des histoires touchantes. Il y a notamment l’actrice de Maritza, Diane Guerrero qui comme son personnage, s’est retrouvé seule aux États-Unis lorsque ses parents furent déportés en Colombie lors de ses 14 ans et elle n’a pas arrêté de se battre pour une réforme sur l’immigration et est devenu même avocate pour les droits des migrants et ambassadrice de la naturalisation et de la citoyenneté travaillant dans de nombreuses associations. Elle parle de sa vie comme exemple d’inégalité (à la télé et même à travers son livre « In the Country We Love »). Lea DeLaria (actrice de Boo) ainsi que de nombreuses autres actrices se battent et sont militantes pour les droits LGBT (Laverne Cox l’actrice de Sophia, Selenis Leyva l’actrice de Gloria) et sont toutes engagés politiquement, participant à des débats ou autres et l’acteur du garde Dixon (Mike Houston) s’est presenté à la première de la série avec un t-shirt avec les 7 morts récents dans un centre de détention ICE.. Cette série comme le montre une vidéo récente sur la chaine Netflix, a inspiré de nombreuses personnes ou a permis de conforter d’autres personnes qui avaient eu des problèmes. Vient la chose la plus marquante qu’ai fait cette série :

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La fondation Poussey Washington qui reverse tout argent à des associations (huit au total) qui viennent en aide aux femmes en prison pendant et après pour une réinsertion plus simple, ainsi qu’aux migrants ayant du mal à trouver de l’aide ou un avocat. Je suis marqué par ce choix des créateurs de la série, parce qu’en plus de donner un nouveau but au personnage de Taystee dans la série, c’est une manière originale et très belle de marquer la série dans l’histoire, créant dans l’histoire cette fondation au nom de Poussey Washington, personnage qui représente la gentillesse, l’amour et la simplicité et qui ne méritait pas son sort à la fin de la saison 4, comme les prisonnières ne méritent pas des traitements abusifs ou bien ne méritent pas d’avoir aucune aide à la sortie de prison. Je ne peux que féliciter les créatrices de la série pour avoir fait ça.

You’ve got (no more) time.

Petit message de fin. Je tiens à remercier à cette série de m’avoir fait m’attacher à des personnages géniaux, de m’avoir interessé à des causes nouvelles, de m’avoir fait ressentir plusieurs émotions, de m’avoir fait patienter chaque année.. Ca me rends juste très triste de voir cette série partir, mais elle part au moins sur un très bon final. Adieu, Orange is the New Black.